C’est bien connu le fait d’être inactif, de ne plus faire d’activité, de ne presque plus bouger, maintient l’humeur dépressive. C’est là qu’entre en jeu l’activation comportementale, et c’est un élément clé de la théorie cognitive comportementale.
J’explique aux gens en invalidité qu’il y a un prix à payer lorsque nous sommes inactifs. Contrairement à ce que certains pensent, rester à la maison à ne rien faire est plus fatigant que de s’occuper, et c’est surtout débilitant, puisque cela nourrit les pensées négatives.
Rester à ne rien faire nourrit votre dépression
Se remettre en action en commençant par des activités même très simples vous permettra de briser le cercle vicieux de l’inactivité qui maintient les idées négatives et l’humeur dépressive. Pour que les pensées négatives arrêtent de vous hanter, il faut occuper votre esprit à quelque chose.
Je dis toujours : il ne faut pas perdre de vue que le résultat net de l’inactivité c’est le maintien et l’aggravation de la dépression.
La première étape de mon intervention avec mes clients consiste à les convaincre de bouger pour briser le cercle vicieux de la dépression. Eh oui, car moins on bouge, plus on perd de l’énergie et de l’intérêt et plus on se sent fatigué. Ensuite, on diminue nos activités et l’on néglige nos responsabilités, puis les symptômes dépressifs comme le sentiment de culpabilité, le désespoir, le découragement et la culpabilité s’amplifient et nous maintiennent dans ce cercle! Je suis certain que plusieurs se reconnaissent dans ce constat!
En revanche, une fois que la glace est cassée, les gens réalisent que l’activité nous motive à en faire plus. En somme, la motivation passe par l’action. Il ne faut donc pas attendre d’être motivé pour passer à l’action. La phrase : « je le ferais bien, mais je ne suis pas motivé »
ne passe plus dans une démarche d’activation comportementale et en général les gens le comprennent.
Un autre bénéfice important de l’action c’est qu’elle améliore notre capacité à penser. Certains problèmes qu’on croyait insurmontables prennent des proportions plus réalistes. C’est comme si l’on avait une autre façon de penser, les obstacles nous paraissent moins importants, l’ingérable devient gérable et notre humeur redevient positive. Certains pensent même que l’activation comportementale est tout aussi bénéfique que la restructuration cognitive.
Pour mettre en place l’activation comportementale
D’abord, il importe d’accroître le nombre de choses à faire dans trois catégories importantes :
Les activités de routines, les activités nécessaires, les activités agréables.
1- Il faudra d’abord déterminer votre point de départ, ce qui consiste à s’auto-observer pendant une semaine;
2- Une fois que vous avez fait le point sur ce que vous faites, il est temps de passer à la planification des choses que vous ne faites plus et que vous aimeriez retrouver;
3- Ces choses doivent se retrouver dans chacune des catégories et vous devez les placer par ordre de difficulté. En les inscrivant sur une fiche, vous vous donnerez ainsi des objectifs ; petits conseils :
- Ne partez pas trop vite;
- Ne vous attendez pas à être mieux tout de suite;
- Allez-y à votre rythme.
4- Répartissez vos activités sur la semaine, ne surchargez pas une journée en particulier;
5- Graduellement, vous vous sentirez mieux et vous pourrez ajouter des activités;
6- Un bon matin vous sentirez que vous avez retrouvé vos capacités et que votre humeur s’est améliorée;
7- Pour la suite des choses, restez attentif à votre humeur et n’hésitez pas à recourir aux techniques que vous avez apprises en cas de rechute.
Il m’arrive souvent de constater que les gens qui expérimentent l’activation comportementale obtiennent un fort impact positif. Même si l’exercice ne visait pas une restructuration des pensées, celles-ci tout comme les émotions perdent de leur négativité. Les gens renouent avec un mieux-être qu’ils ne croyaient plus à leur portée quelques semaines plutôt.
Amélie ta coach en santé mentale
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