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Photo du rédacteurAmélie Degorce

Concevoir une politique de santé mentale au travail : une recette en 8 étapes faciles pour les PME

J’ai lu beaucoup de matériel produit par des consultants sur la prévention primaire en santé mentale au travail. Dans certains cas, j’ai senti de la complexité dans les politiques proposées. Je veux démystifier et simplifier les politiques en santé mentale au travail. Pour ce faire, j’ai choisi de partager l’histoire toute simple d’un de nos clients, un entrepreneur à succès qui dirige une PME, motivé comme pas un par le bien-être au travail et la promotion de la bonne santé psychologique de ses employés.


L’histoire de notre client:

Notre client est un chef d’entreprise dans le domaine de l’informatique qui a connu une croissance stratosphérique en passant de 10 à 120 employés en seulement 20 mois. Il passe une partie importante de son temps à améliorer les conditions de travail et l’organisation du travail. Il cherche aussi constamment des moyens de fidéliser ses employés et de rehausser leur bien-être au travail.


La santé mentale l’interpelle de façon particulière car il a commencé à voir des gens qui souffrent des effets du stress au travail, et ce mal-être lui semble inconcevable. Il veut leur apporter une aide tangible et surtout du mieux-être. Il déplore l’existence d’une certaine stigmatisation dans son milieu de travail et en déduit un besoin de promouvoir la santé mentale.


Il ne possède aucune connaissance particulière en santé mentale au travail, et ne s’y connaît pas en mesure de prévention pour soulager la souffrance au travail. Il veut un environnement de travail sain, il veut agir en prévention, et souhaite améliorer la qualité de vie globale de ses employés. Aussi, il veut ça simple. Tout un programme!


Il nous a trouvé à l’aide d’un ami qui connaît un ami! D’emblée, il nous a demandé si nous avons un plan d’action pour l’aider avec ses gens qui présentent des signes dépressifs ou anxieux. Nous lui avons présenté notre programme d’accompagnement personnalisé des personnes en détresse sur le lieu de travail.


Sa réponse: ça m’intéresse, on y va! L’autre question: Comment communique-t-on ça?


Une politique de santé mentale au travail qui vient de la haute direction:

Nous ne sommes pas des spécialistes de la communication interne en entreprise, mais on s’est dit qu’en gardant les choses simples et claires on ne pouvait pas trop se tromper.


Alors voici notre recette :

  1. Réunir le comité de direction avec un représentant de l’Escalier, en l’occurrence moi, Amélie la coach en chef. Mettre à l’ordre du jour la mise en place d’une démarche préventive de santé psychologique au travail (présentation, discussion, sensibilisation, réponses aux questions, obtenir l’adhésion des collaborateurs). On a passé une journée en réunion. À ma grande surprise, on a pu aborder des questions comme la productivité, l’organisation du travail, la charge de travail, les risques professionnels, les conséquences du stress, et la santé au travail en général.

  2. Écrire une politique courte, simple et claire qui met l’accent sur la prévention des risques et sur la sécurité psychologique des employés. Celle que nous avons proposée tient sur 4 paragraphes.

  3. Se mettre d’accord pour désormais parler ouvertement de santé mentale dans le but de « déstigmatiser » le phénomène.

  4. Nommer un responsable pour améliorer la santé mentale en entreprise, de préférence une personne qui pourrait livrer un témoignage sur un cas vécu de dépression ou un trouble anxieux. La chance était de notre côté, un vice-président a pris une grande respiration et s’est porté volontaire pour discuter de son expérience d’épuisement professionnel. Bien évidemment, ses collègues n’en savaient rien, et une fois l’effet de surprise dissipée, on a tous réalisé autour de la table que nous venions de briser un tabou. Notre VP devient donc notre responsable du programme. Il a déjà des idées pour intervenir au niveau de l’organisation du travail et pour prévenir le stress.

  5. Former les gestionnaires sur la détection des signes de détresse psychologique et sur la façon d’en parler aux employés; faire de nos gestionnaires des acteurs de la prévention des problèmes de santé mentale.

  6. Normaliser la discussion sur la santé mentale dans les réunions d’équipe, et même en faire un sujet inclus d’office dans les réunions hebdomadaires de suivi. Parler de la qualité de vie professionnelle et des risques psychosociaux, mais aussi des personnes atteintes de troubles mentaux.

  7. Offrir l’aide d’une ressource professionnelle privée et confidentielle (un coach de mon équipe); faire connaître son nom et publiciser son tél. et son courriel.

  8. Offrir un coaching continu des gestionnaires sur les problématiques vécues au quotidien. Que ce soit de répondre aux besoins d’une personne souffrant d’un trouble dépressif ou de celui qui se plaint de surcharge, nous les supportons dans leur fonction de prévention.

Communiquer la politique de santé mentale au travail

Utiliser les canaux de communications reconnues usuels dans l’entreprise:

  • Courriel

  • Capsule vidéo

  • Conférence présentielle

  • Réunion d’équipe

  • Intranet

  • Etc.

Ne pas s’arrêter de si bon chemin: ouvrir vers une culture de santé mentale au travail

On peut dire que l’implantation de la politique de santé mentale au travail s’est bien déroulée. Elle a permis une réflexion plus large en santé mentale au travail, et a mis en relief qu’on pouvait faire plus pour prévenir ces situations si délétères pour la qualité de vie au travail.


Nous voyons se déployer une culture de santé bien-être. Les gens veulent une démarche de prévention du stress au travail. Dans certaines équipes, on commence à discuter de gestion des risques psychosociaux, de mesures nécessaires pour assurer une prévention de la santé mentale, de facteurs de protection, etc. Le comité de direction communique aux équipes la nécessité de se soucier des facteurs de risques psychosociaux (du nouveau langage dans l’entreprise).


L’accent est mis sur la diminution des risques psychologiques partout dans l’entreprise. Enfin, une initiative de formation à la prévention pour tous les acteurs de l’entreprise est à l’agenda cette année. On vise la mise en place d’un plan de promotion de la santé mentale.


Le mot d’ordre désormais: Agir pour prévenir.


Amélie, la coach en chef

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